À la découverte des paysages viticoles de Champagne, joyaux classés à l’UNESCO

Lorsqu’on parle des paysages viticoles champenois classés à l’UNESCO, il ne s’agit pas d’un simple coup de projecteur sur le vin effervescent. Ce classement valorise trois ensembles emblématiques :

• Les coteaux historiques d’Hautvillers, Aÿ et Mareuil-sur-Aÿ, berceau du champagne, où la culture de la vigne remonte à l’époque mérovingienne.
• L’avenue de Champagne à Épernay, vitrine prestigieuse des maisons de champagne.
• Le quartier Saint-Nicaise de Reims, célèbre pour ses caves monumentales creusées dans la craie.

Ces trois sites reflètent chacun un aspect essentiel de l’identité champenoise. Mais ce n’est pas tout. En inscrivant ces paysages, l’UNESCO a voulu reconnaître une « valeur universelle exceptionnelle », célébrant à la fois la dimension humaine, historique et esthétique de ces lieux.

La renommée mondiale de la Champagne repose sur un équilibre subtil entre nature et culture, façonnant un paysage qui raconte l’histoire d’un terroir. Les coteaux viticoles classés s’étendent sur un périmètre où l’ingéniosité humaine s’est adaptée aux caractéristiques géographiques et climatiques pour produire un vin unique.

Le champagne, tel qu’on le connaît aujourd’hui, doit beaucoup à des itinéraires historiques. Par exemple, c’est à Hautvillers que le moine Dom Pérignon aurait perfectionné les techniques de prise de mousse au XVII siècle. Ces terres en pente douce baignées par la Marne offrent un tableau vivant où coexistent tradition agricole et innovation œnologique.

Outre la production de vin, ces sites incarnent une mémoire collective. Ils témoignent d’un système organisé dès le Moyen Âge autour des abbayes, qui ont joué un rôle structurant dans la mise en valeur de cette région unique.

L’avenue de Champagne, que l’on surnomme souvent « la plus riche avenue du monde », est bien plus qu’un lieu de promenade. Longue de près d’un kilomètre, elle abrite les sièges de grandes maisons telles que Moët & Chandon, Pol Roger ou Perrier-Jouët. Mais la richesse de cette avenue réside aussi sous terre ! Près de 110 kilomètres de caves y serpentent dans la craie, renfermant des millions de bouteilles en vieillissement.

Ce lieu unique, inscrit comme patrimoine mondial, reflète tout le prestige et l’excellence associés au champagne. C’est aussi un lieu où passé et présent se rejoignent, entre architectures historiques raffinées et techniques modernes utilisées pour répondre aux besoins de la production mondiale.

À Reims, les caves et crayères du quartier Saint-Nicaise font office de chefs-d’œuvre souterrains. Ces galeries, dont certaines datent de l’époque gallo-romaine, servaient initialement à extraire la craie, matière première utilisée pour construire la cathédrale de Reims et d’autres monuments emblématiques.

Ces souterrains sont devenus, au fil des siècles, un véritable sanctuaire pour la maturation du champagne. Les caves, avec leur température naturellement constante et leur ambiance humide, offrent des conditions parfaites pour l’élevage des bouteilles. Aujourd’hui, ces crayères représentent un patrimoine technique et intemporel, intimement lié à l’histoire même de Reims.

Impossible de parler des paysages champenois classés à l’UNESCO sans évoquer Hautvillers, véritable écrin pour les amateurs de champagne. Ce village pittoresque est célèbre pour avoir été le point de départ de la renommée du champagne, grâce au travail de Dom Pérignon à l’abbaye bénédictine.

Les coteaux d’Hautvillers ne sont pas seulement beaux : ils racontent une histoire. Celle d’une union harmonieuse entre l’homme, qui y cultive la vigne avec passion, et la nature qui, avec son climat parfois capricieux, contribue à produire des vins d’exception. Le paysage est un témoignage vivant des pratiques viticoles traditionnelles perpétuées à travers les siècles.

Comment aborder l’inscription des paysages champenois au patrimoine mondial sans évoquer l’incroyable réseau de caves et crayères ? Ces exploitations souterraines ne se contentent pas de conserver le champagne : elles font partie intégrante de son histoire et de son élaboration.

Les crayères sont une spécificité géologique unique à la région, formées par l’érosion de la craie déposée il y a des millions d'années. Creusées par la main de l’homme, elles représentent aujourd’hui un atout essentiel pour la qualité des vins produits. Ces conditions idéales, conjuguées à des siècles d’expertise, ont permis à la Champagne de s’octroyer une place enviée dans le monde des vins effervescents.

La pérennité des paysages champenois repose aussi sur les hommes et femmes qui font vivre ce terroir. La viticulture locale joue un rôle clé dans la préservation des coteaux, des caves et des savoir-faire. Pour maintenir ce patrimoine vivant, les vignerons adoptent des pratiques respectueuses de l’environnement et perpétuent des méthodes culturelles qui s’inscrivent dans le temps.

L’inscription au patrimoine mondial n’est pas uniquement honorifique : elle engage également la région dans une réflexion durable. Le classement impose certaines obligations, notamment en termes de gestion paysagère et patrimoniale, pour garantir que ce trésor demeure intact pour les générations futures.

L’inscription des paysages viticoles de Champagne au patrimoine mondial de l’UNESCO ne célèbre pas uniquement le champagne en tant que produit, mais aussi tout un écosystème bâti par l’homme et pour l’homme. Entre les coteaux d’Hautvillers, l’effervescence d’Épernay et la sérénité souterraine des crayères de Reims, chaque lieu respire l’excellence, l’histoire et le travail passionné de générations.

Alors, lors de votre prochaine visite en Champagne, n’oubliez pas que vous foulez une terre classée au patrimoine de l’humanité. Prenez le temps de ressentir cette harmonie entre paysage, culture et tradition, et laissez-vous envoûter par la noblesse du champagne.