Une histoire de terroir et de classement : de quoi parle-t-on exactement ?
La Champagne est une mosaïque de terroirs, riche de plus de 34 000 hectares de vignes répartis sur 319 villages, appelés "communes" dans le jargon viticole. Parmi eux, seulement 17 portent l’appellation "Grand Cru" (soit à peine 5 %), et 44 autres bénéficient de la distinction "Premier Cru". Ces deux classifications sont attribuées selon un système unique au monde : l’« Échelle des Crus », mise en place officiellement au début du XXe siècle.
Alors que d’autres régions viticoles françaises classent les domaines ou les châteaux (comme à Bordeaux), la Champagne, quant à elle, évalue les villages lors de ce classement. Chaque commune se voit attribuer un pourcentage selon la qualité jugée de son terroir, avec un score de 100 % pour les Grands Crus, entre 90 et 99 % pour les Premiers Crus, et 80 à 89 % pour les autres crus.
Un classement qui remonte à 1911
Cette hiérarchie des crus est née d’un contexte particulier. En 1911, en pleine "crise champenoise", les vignerons revendiquaient une juste valorisation de leurs raisins. Le système mis en place par le Syndicat général des vignerons avait donc une vocation économique : chaque pourcentage attribué à un village déterminait le prix des raisins vendus aux maisons de Champagne. Par exemple, un kilo de raisins vendus à 100 % valait son prix de référence, tandis que du raisin à 90 % voyait ce prix partiellement ajusté.
Pourtant, saviez-vous que ce système n’est plus utilisé pour fixer les prix depuis les années 1990 ? Cependant, il est toujours resté un critère de prestige fort dans l’univers du Champagne.